Symptômes de la maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative du système nerveux central, c’est-à-dire une destruction anormale des cellules du cerveau (neurones), avec une atrophie de certaines zones du cerveau.

Maladie

Pendant une période de 10 à 20 ans, la personne malade ne présente aucun signe clinique et ne formule aucune plainte alors que la destruction des neurones dans le cerveau a déjà débuté. La maladie devient ensuite symptomatique, c’est-à-dire que des signes cliniques (troubles de la mémoire épisodique, fatigue profonde avec une indifférence générale, désintérêt) se manifestent. Le diagnostic est posé en moyenne deux à trois ans après l’apparition de ces premiers signes, à un stade de la maladie souvent déjà avancé. On estime qu’une personne sur deux n’est pas diagnostiquée.

Les neuf signes de la maladie d’Alzheimer sont :

  • des troubles du langage : la personne confond des phonèmes (bateau avec gâteau). Son vocabulaire se réduit, elle ne se souvient plus du nom des objets. Elle va utiliser des stéréotypes (« machin », « bidule », « truc »…). L’évolution se fait vers des borborygmes (émissions de sons et propos incompréhensibles).
  • des pertes de mémoire : d’abord des épisodes récents de sa vie personnelle tout en gardant la mémoire des épisodes anciens. Puis la perte de mémoire va progressivement toucher des épisodes de plus en plus anciens.
  • des troubles du raisonnement associés à des troubles du jugement : la personne n’arrive plus à réaliser des réflexions abstraites, à calculer de tête… Il lui devient difficile puis impossible d’effectuer les formalités administratives, de gérer son budget, de régler ses courses, d’acheter en juste quantité (quantité excessive ou trop faible), etc.
  • des difficultés à accomplir les tâches de la vie quotidienne : préparer le repas, mettre et débarrasser la table, faire la vaisselle, faire les courses, gérer la prise des médicaments, s’habiller, se déshabiller, etc.
  • une désorientation dans le temps et dans l’espace : la personne ne reconnaît plus les lieux familiers, ne sait plus se repérer dans le temps au cours de la journée. Elle peut ainsi, par exemple, se perdre au sein de sa maison et se croire être en matinée alors que c’est l’après-midi, ne plus se rappeler de la date, du jour…
  • une impossibilité de reconnaître des objets ou des personnes familières.
  • une modification de l’humeur : ayant perdu ses repères, la personne peut se sentir angoissée dans un environnement qu’elle ne comprend plus, devenir agitée, irritable. Au contraire, elle peut se mettre en retrait (dépression, apathie) et cesser certaines activités qu’elle aimait faire auparavant.
  • un changement de personnalité : la personne devient tout à fait différente de ce qu’elle était auparavant avec l’apparition d’idées obsessionnelles, exubérance excessive, changement des goûts et des préférences, etc.
  • une réduction des activités sociales : la personne malade a l’air de perdre tout intérêt à la vie en société. Elle a ainsi tendance à s’isoler et à ne plus participer aux activités qu’elle aime habituellement. Généralement, cette mise en retrait est due à une conscience par la personne malade que son état de santé s’est détérioré. Elle ne sera pas forcément en capacité d’identifier ses difficultés mais aura remarqué un changement dans ses capacités à effectuer certaines tâches.

Une maladie évolutive

Ces signes, anodins tout au début, vont évoluer sur une longue période, et progressivement affecter le quotidien de la personne malade comme de ses proches et dégrader leur qualité de vie. Ces deux critères sont importants. Ne plus se souvenir où l’on a laissé ses clés évoque le plus souvent un défaut de concentration plutôt qu’un trouble de la mémoire. L’esprit était ailleurs au moment où on a déposé ses clés. Mais si ce type d’épisodes se reproduit de plus en plus fréquemment, il convient alors de consulter son médecin traitant.

À un stade plus évolué se constitue le syndrome démentiel ou démence. Ce syndrome (ou « ensemble de signes ») comprend :

  • des troubles de la mémoire avec retentissement sur la vie quotidienne,
  • des troubles de l’idéation (processus par lequel les idées se forment et s’enchaînent) avec également un retentissement sur la vie quotidienne,
  • et un ou plusieurs autres troubles des fonctions cognitives parmi :
    • des trouble du langage (aphasie),
    • une incapacité à réaliser une activité motrice malgré une compréhension et des fonctions motrices intactes (apraxie),
    • et une impossibilité d’identifier des objets ou des visages malgré des fonctions sensorielles intactes (agnosie).

Ces symptômes ou signes cliniques sont chroniques, c’est-à-dire qu’ils durent depuis au moins six mois. Les signes vont évoluer vers la perte d’autonomie puis la personne malade va devenir grabataire et finalement décéder.