Hortithérapie

Quand la nature soigne et apaise…
Cette étude s’est déroulée de septembre à novembre 2021 à l’EHPAD Lépine-Versailles.

  • INM
  • Maladie

Ce que l’on sait déjà

L’hortithérapie utilise le jardin, le jardinage, la culture des plantes et la relation avec la nature pour améliorer la santé physique, mentale et sociale. L’hortithérapie est une activité très adaptée aux personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. Les effets observés de l’hortithérapie sont un ralentissement du déclin cognitif, la diminution de l’agitation, un sentiment de bien-être, l’expression d’émotions positives et la satisfaction de s’engager dans des activités en lien avec la nature.

Objectifs

Les objectifs de cette étude sont d’évaluer les effets de l’hortithérapie sur le bien-être physique (marche et équilibre) et psychologique (anxiété et dépression) de personnes âgées vivant en EHPAD avec la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée.

Mise en place

  • 14 résidents de l’EHPAD Lépine Versailles ont été répartis au hasard dans deux groupes : un groupe de 7 résidents participant à 2 ateliers d’hortithérapie par semaine pendant 8 semaines et un groupe témoin de 7 résidents ne participants pas aux ateliers. L’âge moyen des résidents était de 87,78 ans.
  • 16 séances de 45 minutes : accueil des résidents ; visite du jardin ; présentation et réalisation de l’activité du jour (semis, plantation, repiquage, arrosage, etc.) ; échange sur les réalisation du jour et projection vers la séance suivante ; clôture de l’atelier.
  • Avant et après les séances : évaluation de la marche et l’équilibre (test Tinetti), de l’anxiété et la dépression (échelle HAD) et du bien-être immédiat (échelle verbale).
  • À chaque séance : évaluation du bien-être avant et après chaque séance pour les résidents participants aux ateliers d’hortithérapie.

Résultats

  • Les résidents ont vivement apprécié les ateliers d’hortithérapie avec un taux de participation de 60 % pour l’ensemble des résidents et de 78,78 % pour les résidents ayant assisté au moins à la moitié des séances.
  • Il n’y a pas de différence entre les résidents ayant suivi les ateliers d’hortithérapie et les résidents du groupe contrôle avant et après les 16 séances d’hortithérapie aux évaluations de la marche, de l’équilibre, de l’anxiété et de la dépression.
  • Pour les résidents ayant participé aux ateliers d’hortithérapie, une différence significative a été observée sur l’évaluation globale de la marche et de l’équilibre et en particulier de l’équilibre statique avec une amélioration significative des scores moyens après les 16 ateliers d’hortithérapie.
  • L’évaluation du bien-être immédiat après chaque séance a montré une augmentation significative du score moyen après les séances. Les résidents ayant participé aux ateliers expriment plus de bien-être après les ateliers. Cette amélioration du bien-être s’observait de manière qualitative avec davantage d’interactions sociales entre les résidents et les professionnels, des sourires et des rires.

Conclusions

Les résidents ont apprécié les séances d’hortithérapie dans lesquelles ils se sont grandement investis en se souvenant par exemple de ce qu’ils avaient semé et planté d’une séance à l’autre.

Les résultats montrent que des séances d’hortithérapie apportent un bien être immédiat. L’équilibre statique des résidents est amélioré après les séances. Ceci peut s’expliquer par le fait que les résidents, lors des séances en extérieur, se levaient de leur chaise pour réaliser les activités à hauteur des bacs. Ils ont donc fait travailler leur équilibre statique au fur et à mesure des séances dans le jardin.

Le manque de différence entre le groupe ayant participé aux ateliers d’hortithérapie et le groupe contrôle s’explique en grande partie par le petit nombre de participants à cette étude.

Néanmoins, l’hortithérapie est une activité adaptée aux personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer qui leur permet de sortir de l’EHPAD et de s’investir dans une activité porteuse de sens stimulant les capacités cognitives, physiques, psychologiques et sociales.

Partenaires

L’étude a été mise en place à l’EHPAD Lépine-Versailles en partenariat avec Laure Bentze de Terr’Happy.

Pour aller plus loin :