Respect, écoute, attention

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
13 juin 2015

« Mais pourquoi ton déambulateur n’est pas là ? s’écrie la fille d’une résidente en visite. Il y a quelqu’un pour me répondre ? » Des soignants débarquent, agacés, et finissent par aller chercher le dit déambulateur, laissé à l’écart pour que la vieille dame cesse de se promener dans l’établissement… Cette situation maintes fois rapportée dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ou d’autres services est jouée par la troupe Naje lors de la journée inter-résidence du centre d’action sociale de la Ville de Paris (CASVP), le 11 juin 2015. Les agents présents à ce séminaire consacré à la bientraitance ont ensuite été invités à monter sur scène pour proposer un autre positionnement professionnel et réinventer le scénario, témoigne Cyrienne Clerc, d’Actusoins. « La relation à l’autre dans les maladies graves, cela commence par soutenir le regard, maintenir le lien, rappelle le Dr Jean-Marie Gomas, responsable du centre douleur chronique soins palliatifs de l’hôpital Sainte-Périne (Assistance publique-hôpitaux de Paris). « Le regard c’est le premier et dernier vecteur dans la relation qui montre au patient que vous le regardez et le respectez. » Écouter le patient est également essentiel, même si cela ne signifie pas qu’il faut obéir à chacune de ses demandes. Jean-Marie Gomas conseille aux professionnels de se souvenir de cinq règles proposées en 2011 par le Dr Catherine Wong, médecin généraliste et membre du réseau Ancrage à l’hôpital Henri-Dunant de Paris (Croix-Rouge française) : 1/ ne pas confondre incapacité juridique et incapacité d’expression ; 2/ ne pas vouloir appliquer à tout prix des règles décidées par le malade avant sa maladie ; 3/ interdire , sans hésiter, ce qui mettrait l’autre ou les autres en danger ; 4/ respecter les règles de vie commune en collectivité, c’est respecter la liberté de chacun ; 5/ ne pas négliger la liberté de l’entourage du patient . « Le malade est vivant jusqu’au bout avec des désirs, des plaisirs, des potentialités, des communications », rappelle Jean-Marie Gomas. « Même la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, si on sait l’écouter et lui laisser le temps. »

www.actusoins.com, 15 juin 2015. Wong C. Quels droits pour le majeur vulnérable ? Douleur Analg 2011 ; 24 : 71-74. http://link.springer.com/article/10.1007/s11724-010-0227-3#page-2.