Organisation cognitive de la connaissance musicale : une analyse clinique

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 février 2010

Des neurologues du centre de recherche sur la démence de l’University College de Londres ont comparé l’organisation cognitive de la musique comme domaine de la connaissance non-verbale chez deux musiciens experts atteints de démence sémantique et de maladie d’Alzheimer et chez des musiciens experts sans troubles cognitifs. Les chercheurs ont utilisé des tests neuropsychologiques pour étudier la connaissance associative de compositions musicales (objets musicaux), des émotions musicales, des instruments de musique (sources musicales) et de la notation musicale (symboles musicaux). Ces différents aspects de la connaissance de la musique ont été évalués en relation avec les aptitudes de perception musicale et les fonctions neuropsychologiques extra-musicales. Le musicien souffrant de démence sémantique a conservé en grande partie la reconnaissance des compositions musicales et de la notation, malgré un déficit sévère des émotions musicales et de la reconnaissance des instruments à partir de leur timbre. Quant à lui, le musicien souffrant de la maladie d’Alzheimer ne pouvait pas reconnaître les compositions, reconnaissait mieux les compositeurs et l’époque de composition, ne comprenait plus la notation musicale, mais ses émotions et la reconnaissance des instruments étaient préservées. Pour les neurologues, la connaissance musicale est fragmentée, et la connaissance « super-ordonnée » de la musique est plus robuste que la connaissance d’une musique particulière. Ils proposent de considérer la connaissance musicale comme un domaine distinct de la connaissance non-verbale, mais qui partage certaines caractéristiques organisationnelles avec d’autres systèmes cognitifs du cerveau. Des mécanismes cognitifs dissociables traitent la connaissance dérivée de sources physiques et la connaissance des entités musicales abstraites.

Brain. Omar R et al. The cognitive organisation of musical knowledge: a clinical analysis. 8 février 2010.