Encourager de nouvelles formes d’habitat pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer

Société inclusive

Date de rédaction :
20 décembre 2021

C’était le thème de la 4e rencontre du Collectif Alzheimer Ensemble, qui s’est tenue le 14 décembre 2021 au Village landais de Dax. Le souhait des Français de vieillir à domicile est bien connu, mais n’est-il pas utopique pour une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ? s’interroge Hélène Jacquemont, présidente de la Fondation Médéric Alzheimer. Le vieillissement de la population s’accompagne d’une augmentation du nombre de personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer : elles sont 1,2 million aujourd’hui, et seront 1,5 million en 2030, dans moins de 10 ans, selon Alzheimer Europe. Face à ces perspectives, il est nécessaire, voire urgent, d’inventer, de développer et de soutenir les solutions d’habitat de demain pour les personnes malades, afin de respecter leur souhait de vieillir dans un « chez soi ». L’entrée en institution est souvent envisagée comme un dernier recours, dans l’urgence d’une situation de crise, quand la vie à domicile n’est plus possible. Cela prive alors les personnes malades et leurs proches d’une véritable réflexion sur leur projet d’habitat pour leur fin de vie, préalable à un vrai choix. Dans un sondage IFOP de novembre 2021 réalisé pour la Fondation auprès d’un échantillon de 1 012 personnes représentatif de la population française âgée de 50 ans et plus, les Français apparaissent très partagés sur le type d’habitat qui leur paraît le mieux adapté pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer : 36 % choisissent l’EHPAD et 34 % le domicile. En même temps, ils déclarent à 80 % que les habitats inclusifs leur semblent être une bonne solution. Cette adhésion au projet et aux valeurs de l’habitat partagé et inclusif montre qu’une troisième voie est possible, mais à deux conditions : que le coût soit raisonnable et que les Français, qui déclarent aujourd’hui à 72 % ne pas en avoir entendu parler, soient mieux informés sur ces solutions. Certaines de ces solutions existent, mais elles sont encore trop peu nombreuses et inégalement réparties dans les territoires : des colocations pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer, l’accueil familial ou le soutien à domicile qui s’organise dans les territoires. Il est nécessaire aujourd’hui de mieux soutenir ces initiatives et de les développer largement, estime Hélène Jacquemont.

IFOP/Fondation Médéric Alzheimer. Opinions, connaissances et aspirations des seniors concernant les habitats et la perte d’autonomie. 14 décembre 2021. https://www.fondation-mederic-alzheimer.org/sites/default/files/etude-ifop-fma-habitat-maladie-alzheimer.pdf.