Vulnérabilité humaine et intégrité personnelle : être blessé, être touché (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
13 juin 2015

Depuis 2005, l’article premier de la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) affirme que celle-ci a pour but de traiter des « questions d’éthique posées par la médecine, les sciences de la vie et les technologies qui leur sont associées, appliquées aux êtres humains, en tenant compte de leurs dimensions sociale, juridique et environnementale ». L’article 8 renforce cet engagement en le liant au respect de l’intégrité personnelle et à la nécessité de protéger les individus et les groupes vulnérables. Un nouveau rapport du Comité international de bioéthique de L’UNESCO s’intéresse plus particulièrement au principe du respect de la vulnérabilité humaine et de l’intégrité personnelle. De quoi parle-t-on ? Pour l’UNESCO, « la vulnérabilité est inhérente à la condition humaine. Tout être humain est exposé au risque permanent d’être “blessé” dans son intégrité physique et mentale. La vulnérabilité est une dimension inévitable de la vie des individus et des relations qu’établissent entre eux les êtres humains. Tenir compte de la vulnérabilité, c’est accepter que chacun de nous puisse un jour manquer de moyens ou de capacité de se protéger et de protéger sa santé et son bien-être. Nous sommes tous confrontés à la possibilité de contracter des maladies, de développer des handicaps ou d’être exposés à des risques environnementaux. Parallèlement, nous vivons tous avec la possibilité d’être blessés et même tués par d’autres êtres humains. » L’autre concept essentiel est l’intégrité : « Lorsqu’une partie de notre corps est “touchée” » [en latin integer signifie non touché, entier, pur, intact] de manière inappropriée, notre vie, ou du moins notre santé, peut être menacée. Quand il est fait obstacle à notre liberté, que ce soit du fait de circonstances défavorables ou de l’action d’autres personnes, nous sommes “blessés” dans notre identité, nos valeurs (…). Préserver l’intégrité implique de se protéger contre ce type d’intrusions, d’avoir la capacité de “dire non” à toutes les formes d’empiètement sur notre liberté, ou d’exploitation de notre corps ou de notre environnement. Nous nous devons toutefois de chercher au moins à améliorer les effets des atteintes et des préjudices que nous imposent les circonstances. C’est là une condition essentielle de notre épanouissement et de notre accomplissement personnel. » Pour l’UNESCO, « en tant que condition humaine, la vulnérabilité exige de chaque être humain, et plus particulièrement de ceux qui ont une responsabilité dans l’avancement du savoir et dans les décisions relatives à l’usage de celui-ci, qu’il remplisse les obligations fondamentales que nous avons les uns envers autres. Il a été suggéré que reconnaître la réalité de la vulnérabilité pourrait permettre un rapprochement, au sein d’une société pluraliste, entre les individus qui, d’un point de vue moral, seraient “étrangers” les uns aux autres, faisant ainsi prévaloir la solidarité sur l’intérêt particulier. »

UNESCO. Le principe du respect de la vulnérabilité humaine et de l’intégrité personnelle. Rapport du Comité international de bioéthique. 2015.

http://unesdoc.unesco.org/images/0023/002323/232368f.pdf (texte intégral).