Vulnérabilité humaine et intégrité personnelle : des rapports de force inégaux (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« S’agissant de la vulnérabilité dans le domaine des soins de santé, on sait que même les patients dont les capacités physiques et cognitives sont égales ou supérieures à celles de la population moyenne sont exceptionnellement vulnérables lorsqu’ils reçoivent des soins médicaux, étant donné l’expertise et l’autorité dont jouit le médecin traitant (ou d’autres professionnels) au sein de la société. La vulnérabilité du patient peut être encore aggravée par sa maladie : la douleur, l’inconfort ou le désir d’aller mieux peuvent altérer sa capacité de raisonnement et de jugement. Ceci est vrai a fortiori pour les patients dont les capacités physiques ou cognitives sont sérieusement diminuées, à tel point que leur aptitude à décider par eux-mêmes est limitée, voire inexistante. Dans le domaine des soins de santé, et à un degré plus ou moins élevé, le patient est dépendant des compétences, de l’expertise, du jugement et de la bonne volonté du professionnel qui le soigne. Individuellement et collectivement, les patients sont ainsi particulièrement vulnérables. L’article 8 attire notre attention sur ce point et enjoint aux décideurs d’y apporter des réponses appropriées », déclare le Comité international de bioéthique de L’UNESCO. « Le principe du consentement éclairé est menacé dès qu’une personne, qu’elle soit médecin ou membre de la famille, prétend savoir ce qu’il faut faire et insiste pour que sa décision l’emporte sur celle du patient. » Par ailleurs, « les inégalités dans la relation entre médecin et patient, entre un patient dans le besoin et un expert qui peut l’aider, rendent les patients vulnérables à l’exploitation et aux atteintes à leur intégrité physique. Deux puissants éléments se combinent à cet effet : la promesse attirante de résultats favorables et l’autorité que représente le médecin traitant. »
UNESCO. Le principe du respect de la vulnérabilité humaine et de l’intégrité personnelle. Rapport du Comité international de bioéthique. 2015.
http://unesdoc.unesco.org/images/0023/002323/232368f.pdf (texte intégral).