Vouloir savoir

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Date de rédaction :
11 septembre 2013

Dans un article intitulé « Alzheimer, les non-dits d’un diagnostic précoce », largement repris dans la presse, Damien Mascret, du Figaro, commente : « les choses semblent donc assez simples : aux scientifiques de mettre au point un test de dépistage fiable, aux autorités de santé de le mettre ensuite rapidement à disposition du plus grand nombre. » « La boulimie des chercheurs à effectuer des diagnostics est-elle à blâmer? Cette volonté de savoir est-elle légitime ? Qui décide et de quel droit? », ose demander le philosophe Fabrice Gzil, responsable du pôle Études et recherche de la Fondation Médéric Alzheimer. Vouloir savoir semble évident pour les scientifiques comme pour les personnes sondées, mais Catherine Ollivet, présidente de France Alzheimer 93, tient à nuancer cette apparente unanimité : « C’est normal qu’un chercheur soit convaincu que le fait de savoir soulage, mais ce n’est pas vrai pour tout le monde. On le voit dans des maladies comme le cancer où le savoir est plus assuré que dans la maladie d’Alzheimer, certains ne veulent pas connaître. Quand on est directement concerné, le “oui, je veux savoir” est beaucoup moins massif ». « Faut-il cesser d’attendre que les personnes ou leurs proches expriment spontanément une plainte ou demandent un avis médical ? Dans notre société où la maitrise des risques est devenue une préoccupation forte, un nombre croissant d’individus voudront savoir s’ils ont un risque accru de développer la maladie et, une fois le diagnostic posé, savoir comment les médecins pensent que la maladie va évoluer. Un terrain sur lequel peut de médecins auront envie de s’aventurer » explique Fabrice Gzil.