Vivre ses choix, prendre des risques : un droit pour les personnes âgées

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 novembre 2017

« Soumises aux contraintes des professionnels, en établissement ou à domicile, dirigées par les présupposés de leurs proches sur leur bien, cadrées par les dispositifs légaux et réglementaires, les personnes âgées se voient “admises”, “placées”, “prises en charge”, “sujets de soins” dans une vision de plus en plus sécuritaire. « Vivre ses choix, prendre des risques » était le thème d’un colloque organisé par la Fondation de France. Nathalie Levray, de La Gazette Santé-social, résume : « la loi et les règles enferment la personne âgée dans un espace de vie hors sol où la capacité de vivre ses choix et de prendre des risques est réduite à peau de chagrin. Pour sortir de « l’enfermement » organisé de façon plus ou moins prégnante selon le niveau de dépendance, la technicité et l’argument thérapeutique des accompagnements doivent ainsi céder du terrain devant la famille et les bénévoles pour éviter que l’établissement ne se referme sur un huis-clos. » Pour le philosophe Fabrice Gzil, responsable du pôle Soutien à la recherche et à l’innovation sociale à la Fondation Médéric Alzheimer, c’est le droit de participer à la vie de la société qui paraît le plus menacé, notamment en raison d’une « présomption d’incompétence ». Il recommande d’articuler, autour des trois autonomies de la personne âgée – fonctionnelle pour les actes de la vie courante, morale pour ce qui lui tient à cœur, sociale pour son pouvoir d’agir -, les deux droits fondamentaux à respecter par les professionnels et les proches.