Vivre après la démence (2)
Société inclusive
« Je sais que la démence se déploie en plusieurs stades », écrit Michael Friedman. « Bien que de nombreuses personnes au début et au milieu de la maladie soient anéanties (devastated) par la perte croissante de capacités importantes et développent des troubles de l’humeur ou de l’anxiété, d’autres vivent une vie bien remplie, avec les plaisirs de l’amitié, de l’amour et du sexe ; la satisfaction de la participation à des activités sociales et communautaires ; et même la découverte de nouveaux centres d’intérêt. Certains experts, comme le montre l’ouvrage de John Zeisel I’m Still Here (je suis toujours là) soutiennent que la réduction des fonctions cognitives a pour résultat l’émergence de capacités jusqu’alors réprimées par ces mêmes fonctions cognitives, notamment la disposition à prendre des risques créatifs et l’ouverture à l’affection humaine et à l’intimité. Nous savons tous que certaines personnes atteintes de démence deviennent déprimées, effrayées ou se mettent en colère, parfois au point de maltraiter les personnes qui essaient de prendre soin d’elles. Certaines personnes se demandent pourquoi elles sont en vie, ou si la mort est préférable. Mais il existe aussi des personnes atteintes de démence qui prennent du plaisir, qui ressentent l’amour qu’on leur porte et qui sont en paix. Alors, même si j’ai toujours peur que la démence s’installe, je ne dis plus avec certitude « tu n’as qu’à tirer ».
www.huffingtonpost.com, 16 mars 2011.