Vingt ans d'accueil de jour Juin 2009
Société inclusive
Le Château Silhol de Nîmes (Gard), qui associe maison de retraite, crèche, maison d’enfants et des logements pour les personnes en difficulté, a ouvert il y a vingt ans un accueil de jour pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. « Il y a vingt ans, on ne parlait pas de la maladie d’Alzheimer, explique le directeur Claude Calero. Il s’agissait alors de créer un espace collectif pour maintenir les acquis chez des personnes désorientées, qu’on qualifiait de séniles. On voulait les resocialiser, les rééduquer », en leur permettant de retrouver les gestes de la vie quotidienne. Depuis, « le dispositif s’est professionnalisé, mais le coeur du métier est le même, c’est un travail sur la mémoire ». « Des gens qui étaient perdus chez eux retrouvent un rythme de vie ». Le besoin a été confirmé par le plan Alzheimer, avec la création de cinq places d’accueil de jour en Languedoc-Roussillon. Mais les accueils de jour ne sont pas rentables financièrement et ne sont jamais pleins, regrette Claude Calero. Malgré une restructuration récente du service, avec réduction de personnel et des horaires d’ouverture, le déficit oscille entre quinze et vingt mille euros par an au Château Silhol, pour un taux de remplissage de 85 %. Une quarantaine de patients sont accueillis, pour douze places. Il existe aussi des freins d’origine psychologique : « il y a trente ans, on ne voulait pas amener les enfants à la crèche. Désormais, on ne veut pas amener ses parents à l’accueil de jour. Les familles ne savent pas comment s’y prendre, il y a un déni de la maladie ».
www.midilibre.com, 5 juin 2009.