Villages Alzheimer

Société inclusive

Date de rédaction :
28 août 2016

Le gériatre Bernard Pradines est allé visiter en août le village Alzheimer De Hogeweyk, à Weesp, près d’Amsterdam (Pays-Bas). Dans sa tribune sur Agevillage, il s’interroge : « Pourquoi un village ? Pourquoi pas une résidence traditionnelle telle qu’un EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ? Pourquoi ne pas répartir ces personnes âgées de plus de soixante-cinq ans, désorientées, souffrant de troubles cognitifs sévères, dans des unités situées dans des villages existants comme à Saint-Nazaire ? » Il rappelle qu’après ce village pionnier néerlandais, inauguré en 2009, d’autres sont en cours de réalisation, tel que celui de Prosper au Texas (Etats-Unis) ou en projet comme à Dax en France. « Ceux qui ont conçu et réalisé De Hogeweyk ont donné de l’espace en plein air aux cent cinquante-deux résidents. Ils ont voulu procurer liberté et voisinage comme dans une vraie localité. La seule issue extérieure est surveillée visuellement à l’aide d’un sas. Mais les portes des parties communes s’ouvrent automatiquement lors de toute approche, y compris celles de l’ascenseur qui navigue automatiquement entre les deux niveaux. Les résidents sont répartis et regroupés par affinités en fonction d’études issues des sciences humaines selon leur « style de vie » antérieur et leur choix éventuel. Résidents, familles, professionnels et bénévoles bénéficient d’un environnement conçu au plus près de l’image de la vie du pays : places et rues portent un nom habituel, on y trouve entre autres un supermarché, un bar-restaurant, un salon de coiffure et de beauté, un salon de musique, une médiathèque et même un théâtre. Le rassemblement en un vaste lieu unique autorise ces facilités autrement inconcevables si les unités de six ou sept résidents de De Hogeweyk étaient dispersées dans des sites distincts et distants. L’ameublement et la décoration se rapprochent au maximum de l’habitat normal des occupants. Tout est étudié pour ressembler à la vie quotidienne jusque dans les moindres détails. Quant à eux, les intervenants, quelles que soient leurs professions, sont spécialement informés des pathologies accompagnées. » Le Dr Pradines se dit « troublé » par sa visite : « le principe du village hollandais devenu réalité serait-il la moins mauvaise proposition pour des personnes dont le séjour à domicile n’est plus possible ? Est-il possible d’ignorer De Hogeweyk ? »

www.agevillagepro.com, 7 septembre 2016.