Vieux et malade, la double peine (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Faut-il craindre l’émergence d’un « eugénisme gris », interroge Jérôme Vachon, d’Actualités sociales hebdomadaires ? Pour Christophe Trivalle, « c’est une crainte que l’on peut avoir. Certains s’interrogent sur l’intérêt de vivre lorsqu’on souffre de la maladie d’Alzheimer, et sur le coût pour la collectivité. Et dans les couples où l’un des deux conjoints souffre de cette pathologie, il n’est pas rare que l’autre évoque des idées de suicide ou d’euthanasie. Ne pas donner aux services les moyens de s’occuper des malades âgés, c’est aussi une façon de se débarrasser de ces derniers. Si un service de long séjour ou une maison de retraite ne dispose pas d’un nombre suffisant d’infirmiers ou d’aides-soignants, il devient difficile de s’occuper correctement des malades. Au lieu de les emmener aux toilettes, on leur met des couches. Au lieu de les lever tous les jours, on ne le fait qu’un jour sur deux. Ils mangent mal et sont dénutris. Ils deviennent grabataires. C’est une façon d’accélérer leur fin de vie ».
Actualités sociales hebdomadaires, 17 septembre 2010. Trivalle T. Vieux et malade, la double peine. Editions L’Harmattan, avril 2010.