Vieillir est une richesse, pas un naufrage

Dans une tribune des Echos, Paulette Guinchard, ancienne secrétaire d’État aux Personnes âgées, et Patrick Kanner, président de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale, déclarent : « au-delà du projet de loi et de son impact financier, un autre enjeu de taille apparaît : celui du regard que nous portons individuellement et collectivement sur l’avancée en âge. Autant qu’un enjeu, nous avons là une réelle opportunité de mobilisation collective et citoyenne. Saisissons-la ! Dès à présent, il revient à chacun de lutter contre les stéréotypes du “vieillissement naufrage”. Pour ce faire, le rôle économique et social des personnes âgées dans notre pays mérite d’être rappelé. Quinze millions de grands-parents passent aujourd’hui vingt-trois millions d’heures à s’occuper de leurs petits-enfants, soit autant que les assistantes maternelles. Plus de cinq millions de personnes âgées ont un engagement associatif. Quant à la « silver economy », filière regroupant les entreprises de biens et services à destination des personnes âgées, il est prévu qu’elle génère trois cent mille nouveaux emplois en 2020. » Forte de ces constats, poursuivent Paulette Guinchard et Patrick Kanner, « la mobilisation collective et citoyenne que nous appelons de nos vœux repose sur une prise de conscience des dimensions éthique et sociale de l’avancée en âge. Seule cette prise de conscience nous permettra d’encourager la participation citoyenne des plus âgés, dont nous savons qu’elle contribue au vieillissement en bonne santé. Changer de regard sur l’avancée en âge permettra aussi de renforcer les liens entre générations et donc d’agir sur la cohésion sociale tout en valorisant le capital d’expérience dont disposent nos aînés. Enfin, c’est en accompagnant solidairement les plus fragiles, à la fois à domicile et en établissement, que nous répondrons collectivement aux attentes des personnes âgées en perte d’autonomie et à celles de leurs proches. »

Les Echos, 6 janvier 2014.