Vieillir en Thaïlande dans un village Alzheimer pour Européens

Société inclusive

Date de rédaction :
22 août 2015

« En Thaïlande, s’occuper de ses parents vieillissants est la base même du respect. Une sorte de tradition sociale à prodiguer aux personnes âgées. Pour cela, les Thaïlandais maîtrisent, dès leur plus jeune âge, les gestes relatifs aux soins. C’est cet “art de vieillir à la thaï” qui séduit de plus en plus d’étrangers. Il n’est donc pas rare de voir des Britanniques, des Américains, des Japonais et des Français affluer dans ces villages où il fait bon vivre pour les seniors car on y retrouve une seconde jeunesse », écrit Capgeris, dans un article intitulé Alzheimer Travel Agency. À Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande, le Suisse Martin Woodtli a créé il y a dix ans le premier lieu de vie spécialisé dans l’accueil de personnes européennes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le village propose un accompagnement spécialisé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. « Afin de se faire comprendre par tous et dans le but de rester accessible, même auprès des personnes les plus âgées, le personnel maîtrise quelques mots étrangers et communique principalement par du non-verbal. Ainsi, ce qui caractérise les personnes qui travaillent au sein de ces villages, ce sont les gestes tendres et attentifs qu’ils prodiguent avec une infinie douceur et une disponibilité sans faille. En effet, dans ces lieux en milieu ouvert, beaucoup d’espaces de liberté sont accordés aux résidents qui peuvent opter pour des solutions d’accompagnement adapté. Un exemple représentatif de cette liberté est donné par le biais d’un des seniors qui profite, depuis qu’il s’est intégré dans le village, d’une quasi liberté. Il est accompagné de son aide-soignant et ensemble, ils s’offrent des bières, des cigarettes lors de soirées en ville, ils fréquentent les salles de sport et de spectacle, ils visualisent des matches de kick-boxing [boxe thaï]… » L’industrialisation du concept constituerait selon ses fondateurs une « dérive majeure », les Thaïlandais souhaitant que le projet reste à taille humaine. Un reportage a été diffusé dans l’émission Télématin sur France 2 le 2 avril 2015.