Vidéo-vigilance : un œil bienveillant ? (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
La société LinkCare Services propose un service de vidéo-vigilance pour le domicile et les établissements. Une ou plusieurs caméras, placées en hauteur, permettent d’analyser en permanence les changements de posture. Le logiciel du système EDAO, basé sur un algorithme comportemental, développé en collaboration avec des psychiatres, des gériatres et des infirmières, analyse les mouvements potentiellement à risque et déclenche la surveillance. En cas de chute, d’accélération, de longue immobilité, les images sont transmises à un plateau d’assistance. A Paris, dans le quinzième arrondissement, sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre, se relaient des psychologues cliniciens chargés d’analyser ce qu’ils voient sur les écrans. Pour Richard Saccone, co-fondateur de la société, il s’agit d’une « première mondiale ». Ancien directeur général d’une société d’audiovisuel, il a imaginé cette technologie en 2007 en étant confronté à la maladie d’un proche. Les dispositifs classiques de téléassistance ne sont pas adaptés. Les personnes malades ne se rappellent pas qu’elles portent un médaillon d’urgence, « il fallait donc trouver un système autonome », explique-t-il. A l’hôpital privé des Magnolias, à Ballainvilliers (Essonne), depuis avril 2010, cent quarante lits sont équipés de caméras reliées la nuit à l’ordinateur du poste de soins. « Les surveillants peuvent intervenir immédiatement », explique la directrice Evelyne Gaussens. Les coûts d’investissement (cent trente mille euros) et de maintenance (vingt-cinq mille euros annuels) sont élevés, mais « aucun patient n’a été hospitalisé après une chute. Avant, nous avions une vingtaine d’hospitalisations par an ». LinkCare Services annonce avoir équipé mille lits d’hôpitaux gériatriques et établissements pour personnes âgées dépendantes et une cinquantaine de domiciles en France. Plusieurs assureurs (Axa, April et Malakoff Médéric) se disent prêts à commercialiser des services de vidéo-vigilance dans leurs points de vente, selon Le Monde.
Le Monde, 21 septembre 2011.