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Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
28 mars 2017

« Vouloir développer des dispositifs innovants, l’intégration, la coordination ou la logique de parcours… Cela a peu de sens lorsque les places manquent », défendent Gaëlle Cosquer, chargée de mission « plateforme de services gérontologiques », et Richard-Pierre Williamson, directeur du centre local d’information et de coordination (CLIC) de La Roche-sur-Yon Agglomération. Ils s’appuient en particulier sur une étude des listes d’attente dans le pays Yon et Vie, en Vendée. De juillet à mi-septembre 2016, les chercheurs ont recensé 238 personnes sur des listes d’attente, dont 29% présentent une maladie d’Alzheimer ou apparentée et/ou des troubles du comportement. Or seules deux places, dans les cinq EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) qui proposent des hébergements temporaires, sont sécurisées et adaptées aux publics désorientés. Par ailleurs, le territoire de la communauté d’agglomération de La Roche-sur-Yon compte 695 places d’EHPAD. Or 806 personnes (sur 3 045 inscrites), dont une centaine dans une situation médico-sociale préoccupante, se disent prêtes à entrer immédiatement. » Au vu de la centaine de personnes admises par an en 2015 et 2016, on peut logiquement penser que seuls les publics en grande fragilité, et donc les “urgences”, auront une place, au détriment des situations plus stabilisées. Est-ce “vivable” pour les EHPAD ? Pour les personnes en attente ? Pour les autres structures en amont ? » s’interrogent les chercheurs. « Le phénomène des listes d’attente dans les services et établissements médico-sociaux interroge la pertinence des discours des pouvoirs publics sur la nécessité d’expérimenter de nouveaux dispositifs et de fluidifier les parcours des usagers afin d’éviter les ruptures. Développer des réponses innovantes sur un territoire où les places sont déjà saturées risque, si l’on n’a pas une vision globale de l’offre, au pire de décourager les services de gérontologie, au mieux de les conduire à pratiquer l’“attentologie”, l’art de faire patienter les personnes âgées dépendantes, leurs familles épuisées, et de mettre les professionnels sous pression. »

Actualités sociales hebdomadaires, 7 avril 2017.