Vaccin : du nouveau

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 mai 2009

On se souvient que l’essai de phase 2 AN1792, testant l’efficacité d’une immunisation de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer par un peptide bêta-amyloïde synthétique, avait été arrêté en raison de la survenue de cas d’encéphalite. Mais qu’est-il arrivé depuis aux autres participants de cet essai clinique, qui ont développé des anticorps contre la protéine bêta-amyloïde ? Le Pr Bruno Vellas, du service de gériatrie du CHU de Toulouse, et les investigateurs de l’étude publient les résultats du suivi de ces personnes après 4.6 ans, concernant le fonctionnement dans la vie quotidienne, les tests psychométriques et de neuro-imagerie, et la tolérance au traitement. Cent cinquante-neuf personnes traitées et leurs aidants ont participé à cette étude de suivi. Au début du suivi, vingt-cinq personnes vaccinées avaient produit des anticorps contre la protéine bêta-amyloïde. Après 4.6 ans, de faibles quantités d’anticorps étaient encore décelables chez dix-sept personnes, qui présentaient un déclin significativement plus faible sur l’échelle d’incapacité DADS (Disability Assessment for Dementia Scale) que chez les personnes sous placebo. Aucune différence significative de volume cérébral n’a été observée après 3.6 ans de suivi. Aucun nouveau cas d’encéphalite n’a été signalé. Selon les auteurs, ces données étaient l’hypothèse que l’immunothérapie Abeta pourrait montrer un bénéfice fonctionnel à long terme.
La sécurité reste une question cruciale pour le développement de l’immunothérapie. Les laboratoires Elan et Wyeth ont été obligés de retirer la dose la plus élevée (2 mg/kg) de leur anticorps monoclonal dirigé contre la protéine amyloïde (bapineuzimab), actuellement en cours d’essai clinique de phase III, après apparition d’oedèmes vasogéniques (accumulation d’eau dans le tissu cérébral) chez plusieurs personnes participant à l’essai. Dans la majorité des cas, les personnes malades étaient porteuses du gène ApoE4 (marqueur de risque génétique de la maladie d’Alzheimer). L’essai est poursuivi à la dose de 2 mg/kg chez des personnes non porteuses de ce gène. Selon Ian Hunter, analyste financier, la probabilité que le bapineuzumab soit un jour commercialisé est tombée de 70% à 30% en raison de ces effets indésirables.

Curr Alzheimer Res. Vellas B et al. Long-term follow-up of patients immunized with AN1792 : reduced functional decline in antibody responders. Avril 2009. www.irishtimes.com,, www.elan.com, 3 avril 2009.