Unités spécifiques Alzheimer : qu’en pensent les professionnels ? (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
23 novembre 2014

En France, le Pr Vellas, chef de service de gériatrie du CHU et responsable du gérontopôle de Toulouse, note que le turnover [taux de remplacement] des personnels est « moins important dans les unités de soins spécifiques Alzheimer, tout simplement parce que la maladie d’Alzheimer n’y est pas subie, mais combattue et, de fait, bien mieux comprise. La mise en place d’un programme de formation en est alors facilitée », tout en soulignant que « l’expertise s’acquiert bien souvent au jour le jour en travaillant au sein d’équipes déjà formées. » Pour Patrick Oury, médecin coordonnateur et Patricia Cavelier, directrice de la Résidence Jean d’Orbais à Reims (Marne), une unité spécifique dédiée est une petite structure accueillant un nombre restreint de résidents, avec un aménagement architectural, convivial et chaleureux, « comme à la maison » permettant une libre circulation, un repérage aisé et l’accessibilité à un jardin dédié en toute sécurité. C’est une prise en charge globale qui s’appuie sur le respect des habitudes et du rythme de vie des résidents et concentre des activités sociales et physiques. Les familles sont partie intégrante du projet. » Comment s’organise le recrutement du personnel ? « L’équipe est pluri-professionnelle : infirmières, assistant social, personnel hôtelier, médecin, psychologue, ergothérapeute. Elle suit annuellement des actions de formation continue et qualifiante (assistant de soins en gérontologie). Pour notre unité, sont recrutés les professionnels qui expriment le souhait de travailler dans le contexte d’un projet spécifique. » Comment la fin de vie est-elle abordée ? « Notre EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) accompagne les résidents jusqu’au bout de la vie : mourir chez soi, dans sa dernière habitation, entouré de ses proches. Notre unité dédiée accueille des personnes atteintes de troubles cognitifs moyennement sévères. Le contrat passé avant l’admission spécifie qu’une dégradation majeure implique un autre accompagnement que celui délivré dans nos unités de vie traditionnelles. Cependant, il nous arrive de procéder à un accompagnement de fin de vie dans l’unité dédiée lors d’une atteinte organique majeure et subite. Nous sollicitons la présence de l’entourage, créons un espace de dialogue pour faciliter le travail de deuil des familles, mais également de ceux qui vivent et travaillent dans l’unité dédiée. »

Castel-Tallet MA (coord.). Établissements disposant d’unités spécifiques Alzheimer. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer n°35. Décembre 2014. www.fondation-mederic-alzheimer.org/Nos-Travaux/La-Lettre-de-l-Observatoire.