Une sensibilité grandissante
Société inclusive
Colette Roumanoff, metteur en scène et aidante de son mari Daniel, observe : « les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer développent une sensibilité d’autant plus grande (au chaud, au froid, au courants d’air, à n’importe quelle forme d’inconfort) qu’elles sont progressivement dans l’incapacité d’y remédier. [Daniel] ne saura pas comment se découvrir s’il a chaud ou se couvrir s’il a froid. Plus la maladie avance, plus la difficulté à s’adapter aux circonstances physiques les plus ordinaires, mettre ou enlever un pull, grandit et plus la sensibilité à l’inconfort se développe. D’autant qu’enlever un vêtement est spécialement difficile : comme tout disparaît autour de lui à longueur de journée, il a une relation quasi affective avec le vêtement qu’il porte et qui lui parait un objet proche et précieux. Pour réussir à ôter un vêtement même s’il fait trop chaud ou s’il doit aller sous la douche, il doit se sentir en complète sécurité affective avec la personne qui lui propose de se séparer du vêtement. La marche arrière se révèle souvent utile dans ces circonstances. »