Une personne sur deux non diagnostiquée en France

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Date de rédaction :
18 avril 2015

Une personne sur deux atteintes de la maladie d’Alzheimer ne serait pas diagnostiquée aujourd’hui en France. « La lente progression des symptômes de la maladie d’Alzheimer, conjuguée au déni des familles, retarde souvent l’annonce du diagnostic. Or, plus la maladie est identifiée à un stade avancé, plus il s’avère ardu, voire impossible, de retarder son évolution. Les malades se voient privés d’une prise en charge évolutive, et les familles d’un accompagnement adapté », souligne une étude de Cap Retraite, une organisation qui conseille les familles cherchant une place en maison de retraite pour un proche âgé en perte d’autonomie. C’est dans les départements urbains du Nord, des Bouches-du-Rhône et de Paris, que les personnes atteintes d’Alzheimer seraient le mieux diagnostiquées et prises en charge, avec plus de 30% de la population estimée des personnes malades prises en charge au titre d’une affection de longue durée « maladie d’Alzheimer et autres démences » (ALD15) par le régime général de l’assurance maladie. En revanche, dans les zones rurales de la Creuse, des Deux-Sèvres ou du Gers, moins de 16% des personnes malades seraient diagnostiquées. Pour le Dr Hugues Bensaïd, gériatre et médecin coordonnateur de résidences Les Marines et Rabelais, à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), « il faut comprendre, dans un premier temps, que pour bien des familles, il est considéré comme normal que le vieillissement s’accompagne de troubles cognitifs, d’autant que ceux-ci apparaissent le plus souvent de façon progressive. Mais la maladie d’Alzheimer est une pathologie bien réelle, indépendante du vieillissement, même si ce dernier est un facteur de risque. Les proches s’habituent aux troubles cognitifs débutants et ne commencent à se poser la question de la maladie que lorsque des troubles plus gênants apparaissent, tels que des troubles du comportement (agitation, agressivité, fugues, sorties nocturnes, désinhibition, perturbation du voisinage, mise en danger de la personne, etc.). L’autre problème qui freine la détection précoce est le déni des familles. Il est très difficile pour les proches d’entrevoir que le parent concerné a une maladie de type Alzheimer, souvent assimilée dans l’inconscient collectif à “la folie”. Ces représentations retardent l’information sémiologique [description des signes] à destination du médecin. Les proches minimisent les troubles et n’en parlent que tardivement, alors que la maladie est déjà bien installée. »

AFP, www.lemonde.fr, www.vivapresse.fr, https://fr.news.yahoo.com, 5 mai 2015. www.agevillage.com, 11 mai 2015. Observatoire Cap Retraite. La France face à la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. 5 mai 2015. www.capretraite.fr/observatoire-alzheimer/etude.pdf, mai 2015 (texte intégral).