Une maison de retraite sans contention
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Lucie Tremblay, directrice des soins infirmiers au Centre gériatrique Maïmonide de Montréal (Québec) a été élue infirmière de l’année par le Collège canadien des leaders en santé. Il y a treize ans, elle a commencé à améliorer les pratiques de soins dans son établissement. 66% des résidents étaient alors sous contention. Ils ne sont plus que 1%. Les employés étaient réticents à les détacher : « ils disaient qu’ils manquaient de temps pour surveiller tout le monde. Ils avaient peur ». Le changement s’est opéré tranquillement. « Les patients ont gagné en autonomie. Le nombre de personnes utilisant le fauteuil roulant a fortement diminué », note Lucie. Ces patients plus mobiles peuvent aller aux toilettes et n’ont plus besoin d’être transférés, ce qui fait gagner du temps aux employés. Lucie Tremblay a ensuite porté son attention sur la réduction des chutes, la prévention des infections des escarres (qui touchent aujourd’hui moins de 10% contre 30% en moyenne dans les autres établissements du même type). Ce qui guide Lucie dans tous ses gestes, c’est le désir d’offrir un milieu de vie agréable aux patients. Plusieurs petits gestes sont encouragés. Les employés invitent par exemple les pensionnaires à marcher à l’extérieur tous les jours. Des sorties sont organisées. Une fois par semaine, les patients les plus lourdement atteints par la maladie d’Alzheimer fabriquent du pain. «Ils ne peuvent même plus le manger. Mais ils le partagent avec les autres ! Et l’odeur du bon pain stimule leur appétit», explique Lucie.
www.cyberpresse.ca, 6 juillet 2011.