Une éthique pour les pratiques soignantes (3) Décembre 2009
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Comment aborder le refus de nourriture chez une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ? Pas nécessairement en posant une sonde gastrique, mais en verbalisant les questionnements éthiques. Pour Isabelle Garnaud, cadre de santé au service de soins de suite et de réadaptation du centre hospitalier de Bazas (Gironde), le soignant confronté au refus de nourriture se découvre inefficace voire « maltraitant », ce qui bouleverse son identité professionnelle de soignant bienfaisant. La pose d’une sonde gastrique ne prolonge pas nécessairement l’existence et peut apparaître comme un acharnement. La pathologie a engendré des dommages cognitifs et physiologiques, et empêche les personnes malades de ressentir la faim. Elles ne vont pas mourir de faim, mais de dénutrition. « Arrêter de nourrir une personne dans de telles circonstances ne signifie pas arrêter les soins ni la négliger », souligne Isabelle Garnaud. Une fiche pratique intitulée « il va mourir de faim » a été produite conjointement par la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) et la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG) sur ce sujet.
Soins Gérontologie, novembre/décembre 2009.