« Un petit goût d’enfer sur terre » (2)
Société inclusive
« Ces effets extraordinairement déconcertants sont produits avec une technologie étonnamment banale », explique Jonathan Brown : une paire de lunettes déformantes vous déséquilibre, un casque vous envoie des sons déroutants dans la tête, des moufles en néoprène limitent votre dextérité physique pour simuler les efforts que doivent faire des personnes âgées de plus de quatre-vingts ans atteintes d’arthrose et de rhumatismes, et des grains de popcorn dans les chaussures rendent la marche difficile. Mais ce qui rend cette expérience crédible et si saisissante, c’est le personnel qui se tient devant vous, comme des aidants qui ne font pas attention à vous (uncaring carers). Ils parlent de vous, racontent leurs beuveries du week-end, vous harcèlent, vous insultent et vous traitent avec cette sorte de dédain qui est devenu malheureusement le lot de trop de personnes âgées. Lorsque vous vous traînez d’un endroit à un autre, vous ressentez plus que de la gêne : c’est une expérience humiliante et qui vous met en rage ».
Au Royaume-Uni, au moment où la représentation de la démence de Margaret Thatcher dans le film La Dame de fer fait débat, l’association PSS, basée à l’Université Hope de Liverpool, propose au grand public et aux professionnels cet exercice de simulation (The Dementia Journey : le voyage de la démence) afin de lever huit millions de livres pour établir un centre d’excellence sur la recherche dans le domaine de la démence. Le musée de Liverpool a prévu d’installer cette simulation dans le cadre de la décennie de la santé et du bien-être, un programme de santé public municipal.
www.independent.co.uk, 17 janvier 2012.