« Un petit goût d’enfer sur terre » (1)
Société inclusive
Le journaliste Jonathan Brown, de l’Independent, a essayé : « on m’a conduit dans une pièce, qui ne ressemble à rien de ce que je connais. Je ne comprends pas la topographie. Dans un coin, une télévision hurle. D’autres personnes s’affairent, mais je n’ai absolument aucune idée de ce qu’elles font. Des tasses et des assiettes s’entrechoquent d’une façon cauchemardesque et le son se réverbère à travers mon crâne au milieu des voix désincarnées qui semblent mugir du fond de l’enfer. Je n’en suis pas sûr, il pourrait y avoir des éclairs de lumière quelque part. Tout est confusion. Je suis régulièrement approché par quelqu’un qui paraît avoir une certaine autorité, mais j’ai du mal à comprendre ce qu’il veut. Je tente, sans succès, d’apparier des chaussettes, de me verser une tasse de thé et d’enfiler une ceinture sur un pantalon. La plus petite tâche est pratiquement au-dessus de mes capacités. J’aimerais sortir : je ne sais pas si je vais tomber ou me mettre à pleurer. Mon but principal est d’aller vers la chaise à l’autre bout de la pièce. Lorsqu’enfin j’y parviens, je me cramponne aux accoudoirs de toutes mes forces. On pourrait croire qu’il s’agit d’une expérience de la CIA sur les drogues dans les années 1960, mais c’est en fait une simulation pour sensibiliser à la démence », dans la perspective d’une personne malade.
www.independent.co.uk, 17 janvier 2012.