Un ordinateur capable de simuler le cerveau humain en 2023 : une utopie ?

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Date de rédaction :
23 novembre 2014

La France a lancé en 2011 le projet Memento, qui recueille et analyse les données cliniques, biologiques, psychologiques, sociologiques et d’imagerie cérébrale collectée dans une quarantaine de sites auprès de deux mille trois cents personnes, certaines porteuses d’une mutation génétique prédisposant à la maladie d’Alzheimer, les autres s’inquiétant simplement d’avoir des pertes de mémoire. Les premiers résultats de ce projet à long terme seront publiés en 2014. Les données recueillies au niveau national doivent être échangées à l’échelle européenne et mondiale, explique Jean-François Mangin, directeur du centre d’acquisition et de traitement d’images pour la maladie d’Alzheimer (CATI) au Commissariat à l’énergie atomique. Le chercheur collabore au projet international Human Brain Project : depuis 2013, quarante laboratoires de dix pays visent à créer « un superordinateur capable de simuler le cerveau d’ici 2023. » des avancées sont attendues dans les domaines de l’architecture cognitive, des neurosciences théoriques, de la neuro-informatique, de l’informatique médicale, du calcul neuro-morphologique, de la neuro-robotique. Les professeurs Jean-Pierre Changeux, de l’Institut Pasteur et Kathinka Evers, de l’Université d’Uppsala (Suède) animent le groupe de travail Éthique et société de ce projet. Pour Jean-François Mangin, « le Big Data [collecte, exploration et analyse de grandes masses de données] peut s’avérer crucial dans la lutte contre les maladies neurodégénératives du cerveau, grâce à l’analyse d’informations apparemment sans importance (comme des petites lésions dans diverses régions du cerveau) collectées dans chaque imagerie médicale. Si on accumule toutes ces petites données très en amont, on aura un tableau détaillé et précis de la maladie, et c’est important parce qu’il n’y a pas un, mais des centaines de types de démence. Pouvoir regrouper les patients par type de technologie permettrait ainsi d’élaborer des diagnostics différenciés et des thérapies adaptées. »