Un jardin pour avoir des repères
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« C’est moins triste que d’être cloîtrée dans sa chambre. Ici, j’ai l’impression d’être en vacances », raconte une patiente du service de soins de suite et réadaptation (SSR) à orientation gériatrique du centre Paul-Spillman du CHU de Nancy. Elle regarde les fleurs, se souvient du passé, de son passé à elle, et ce souvenir lui est agréable. Thérèse Jonveaux, chef de service, explique que l’approche médicamenteuse ne marche pas dans tous les cas et qu’il existe des approches de simulation cognitive pour « soigner » la maladie d’Alzheimer : ce jardin a été conçu pour avoir des repères, car les résidants, qui ont du mal à percevoir la durée, ont des difficultés à s’orienter. Ce sont des chemins circulaires, sans culs-de-sac. Le jardin évolue avec le calendrier, au gré des saisons ». Fermé, donc sûr, cet espace est conçu en quatre zones dédiées à l’eau, à l’air, au feu et à la terre, chaque carré ayant une couleur dominante. Ce jardin est triplement original, pour Thérèse Jonveaux : par sa taille (quatre mille mètres carrés), sa conception basée sur la neuropsychologie, et une dimension artistique associant un médecin sculpteur. Des éléments de culture régionale (pierre de Lérouville, vitraux, mirabelles) ont été introduits afin de « réveiller les souvenirs enfouis ».
www.lemonde.fr, 22 septembre 2009.