« Un cerveau vieux est plus lent parce qu’il est plein »

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Date de rédaction :
01 février 2014

« Plus nous avons de souvenirs, plus il faut du temps pour les récupérer », expliquent Michael Ramscar et ses collègues, chercheurs en linguistique à l’Université de Tübingen (Allemagne), spécialistes des moteurs de recherche et d’apprentissage utilisant de très grandes bases de données (data mining). Les chercheurs ne sont pas convaincus que les capacités de traitement de l’information du cerveau adulte diminuent avec l’âge, contrairement à l’opinion commune. « Une série de simulations montre comment la performance cognitive émerge naturellement dans les modèles d’apprentissage lorsque les personnes acquièrent des connaissances. Le modèle prédit avec succès que les personnes âgées sont plus sensibles à des différences ténues des stimuli de tests que les jeunes adultes. Nos résultats indiquent que la performance aux tests cognitifs reflète les conséquences prévisibles de l’apprentissage sur le traitement de l’information, et non le déclin cognitif. » Une personne éduquée de soixante-dix ans connaît davantage de mots qu’une personne éduquée de vingt ans. Plus grande est la bibliothèque de mots, plus long est le temps nécessaire pour récupérer l’information : « cela ne veut pas dire que vous êtes lent, mais que vous en savez trop », traduit Benedict Carey, du New York Times (article traduit en français dans le Figaro du 18 février 2014). De plus, la mémoire des personnes âgées est biaisée en faveur des mots et des associations ayant une connotation positive, expliquent Andrew Reed et Laura Carstensen, du département de psychologie de l’Université de Stanford (Californie, Etats-Unis). « Or, la plupart du temps, la recherche cognitive demande aux participants de répondre à des stimuli neutres (ou négatifs lorsqu’on mesure des émotions) : le paradigme traditionnel de la recherche pourrait désavantager les personnes âgées ».

Le Figaro, 18 février 2014. Ramscar M et al. The myth of cognitive decline: non-linear dynamics of lifelong learning. Top Cogn Sci 2014; 6(1): 5-42. 13 janvier 2014. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24421073. Reed AE et Carstensen LL. The theory behind the age-related positivity effect. Front Psychol 2012; 3:339. 27 septembre 2012. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3459016/(texte intégral).