Un besoin n’est pas une envie
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Lorsqu’un soignant prend en soin une personne âgée, et principalement celle atteinte d’une dégénérescence cérébrale, que ce soit en domicile ou en institution, il doit, avec le plus de justesse et de discernement possible, prendre en compte également ses besoins », explique Philippe Giafferi, de l’association Alzheimer Formation Conseil. « Cela favorise un accompagnement individualisé, met en avant un bien-être et limite une possible maltraitance. La communication, ainsi que l’observation des comportements, émotions, faits, attitudes et somatisation, permettent de percevoir les besoins qui ont évolué, car l’état de santé évolue forcément. Mais, pour autant, « un besoin n’est pas une envie. La sensation d’envie est particulièrement valorisée dans une société du moi-je, où le plaisir doit être proclamé comme une preuve de savoir-vivre. L’être humain semble devoir adapter, au risque de ne pas exister, un mode de vie dont les critères sont définis par d’autres (médias, mode…). Sa réalisation se trouve désormais l’objet d’un enjeu vital et sa non- réalisation est ressentie comme un échec. Les plaisirs décrétés comme tels par la société ne deviennent alors que des contraintes. Par ailleurs, si l’envie est plutôt dans le domaine de l’imaginaire, le besoin qui doit être satisfait, quant à lui, correspond à une sensation de manque, d’inconfort ou de privation ; il est accompagné par le souhait de faire disparaître cette sensation. Alors, si le soignant reçoit une demande, il doit s’assurer s’il s’agit bien d’un besoin ou d’une envie, pour répondre au plus important.
Doc’Alzheimer, octobre-décembre 2016.