Troubles du comportement : quelle prise en charge ?
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L’unité de soins de suite de psychogériatrie de l’hôpital Chardon Lagache-Rossini (AP-HP, Paris) a pour objectif principal la gestion des symptômes comportementaux et psychologiques liés aux troubles cognitifs organiques évolutifs. L’unité accueille des patients jugés « difficiles », « ingérables » et souvent considérés comme « dérangeants ». L’équipe s’astreint à une démarche médicale rigoureuse, fondée sur quelques principes élémentaires : tout trouble organique peut générer une confusion mentale chez une personne aux fonctions cognitives fragilisées ; tout médicament récemment introduit est jusqu’à preuve du contraire suspect : les symptômes les plus bruyants ne sont pas forcément les plus graves ; tout patient a une personnalité singulière.
La prise en charge débute par un recueil précis des antécédents du patient : la iatrogénie, en particulier, doit toujours être suspectée et éliminée. Un diagnostic précis des éventuelles pathologies psychiatriques doit toujours être effectué. Il faut éviter le plus possible l’usage des neuroleptiques, du fait de leur action néfaste sur les troubles cognitifs. Les symptômes comportementaux sont généralement l’expression d’un environnement inadapté à la compréhension du patient. D’où l’importance des techniques non médicamenteuses, par exemple dans l’adaptation des soins d’hygiène à la psychologie du patient, qui peut dans certains cas, les assimiler à une agression sexuelle. Ou dans la préférence donnée à la communication non verbale, qui permet souvent, à travers l’intonation, les attitudes corporelles, la mimique, de décoder tout un ensemble d’informations.
Soins Gérontologie , B.Le Dastumer , JL Noel, C.Séguy, D.Thorez, septembre-octobre 2008.