Trop de sucres ou pas assez ? Quels effets sur le cerveau ?
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« Le contrôle de la glycémie est un système autorégulé qui permet de maintenir un équilibre du taux de glucose dans le sang en dépit des perturbations extérieures comme les repas, l’intensité des efforts physiques ou encore, le jeûne. En fonction de ces facteurs externes, des capteurs de glycémie et des organes effecteurs (pancréas, foie, muscle, tissu adipeux) libèrent ou stockent du glucose pour conserver une glycémie comprise entre 0.7 et 1.1 gramme par litre à jeun. Des taux de glucose trop faibles ou trop élevés dans le sang sont susceptibles d’endommager les cellules du cerveau, qui utilisent comme substrat énergétique essentiellement le glucose, et d’engendrer, au fil du temps, une baisse des capacités cognitives. Autrement dit, une performance moins importante dans les processus de mémorisation, d’apprentissage, de comportement et de réflexion », explique Julie P, journaliste scientifique à Santé sur le web. Dans une synthèse sur le sujet, Michael Wheeler et ses collègues, de l’Institut Baker du cœur et du diabète de Melbourne (Australie), résument ce que l’on sait : 1/ une hyperglycémie récurrente freine le métabolisme du glucose dans le cerveau avec un risque de léser les neurones et les cellules gliales (cellules de soutien et de protection du système nerveux) ; 2/ une hypoglycémie répétée favorise l’apoptose (ou mort cellulaire programmée) des neurones ; 3/ le débit sanguin cérébral, en lien direct avec l’approvisionnement du glucose dans le cerveau, est également un paramètre à considérer. Sa variation, à la hausse ou à la baisse, peut avoir des effets sur la santé des cellules cérébrales.
Une autre étude, du groupe de recherche collaborative internationale Alzheimer’s Disease Neuroimaging Initiative (ADNI), portant sur 1 062 personnes, montre que l’anosognosie (méconnaissance de la maladie par les personnes malades) est associée à une réduction du métabolisme du glucose. Cet hypométabolisme est particulièrement marqué dans des aires cérébrales impliquées dans l’apprentissage, la motivation, le langage complexe, le traitement des nombres et l’attention (Gerretsen P et al, 2017).
www.sante-sur-le-net.com/comportement-sedentaire-troubles-cognitifs/, 8 septembre 2017. Wheeler MJ et al. Sedentary behavior as a risk factor for cognitive decline? A focus on the influence of glycemic control in brain health. Alz Dement Transl Res Clin Interv 2017; 3(3): 291–300. Septembre 2017.www.trci.alzdem.com/article/S2352-8737(17)30025-2/pdf. Gerretsen P et al. Anosognosia Is an Independent Predictor of Conversion From Mild Cognitive Impairment to Alzheimer’s Disease and Is Associated With Reduced Brain Metabolism. J Clin Psychiatry, 10 octobre 2017. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29022655.