Trop de sucres ou pas assez : de l’insuline dans les neurones ou le « diabète du cerveau »
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L’insuline (hormone clé pour le maintien de l’équilibre du taux de glucose dans le sang) a aussi un rôle essentiel dans la plasticité des synapses, dans l’apprentissage et dans la mémoire. L’équipe du Pr Angel Cedazo-Minguez, du département de neurobiologie, sciences des soins et société de l’Institut Karolinska de Stockholm (Suède), observe que l’insuline s’accumule dans les neurones atteints par la protéine tau hyperphosphorylée (toxique) dans la maladie d’Alzheimer et plusieurs des tauopathies les plus fréquentes. Cette accumulation est directement dépendante de la progression de la tauopathie, et les neurones concernés deviennent résistants à l’insuline, avec pour effet une réduction de l’utilisation du glucose. Pour les chercheurs, la résistance à l’insuline et son accumulation aurait ainsi des conséquences fonctionnelles sur le métabolisme du glucose dans le cerveau et contribuerait au processus neurodégénératif. Au plan conceptuel, la maladie d’Alzheimer pourrait ainsi être considérée comme une maladie métabolique, une sorte de diabète spécifique au cerveau. Ces résultats suggèrent aussi qu’il faut être prudent avant tout usage thérapeutique de l’insuline dans le traitement des maladies neurodégénératives associées à la protéine tau.
Rodriguez-Rodriguez P et al.Tau hyperphosphorylation induces oligomeric insulin accumulation and insulin resistance in neurons. Brain, 13 octobre 2017.https://academic.oup.com/brain/article-pdf/doi/10.1093/brain/awx256/21192774/awx256.pdf(texte intégral).