Trajectoires de fin de vie : le dernier mois de l’existence
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« Les conditions de fin de vie font l’objet de débats de société passionnés mais restent mal connues », écrit Sophie Pennec, de l’Institut national d’études démographiques (INED), qui a mené une étude sur les lieux de fin de vie et de décès en France durant le dernier mois de l’existence. Comment les proches accompagnent-ils les personnes qui vivent les derniers moments de leur existence ? Jusqu’où cette période de la vie est-elle médicalisée ? Quelle est la fréquence des décès à domicile ? S’appuyant sur des travaux conduits dans d’autres pays d’Europe, l’INED a mené une enquête en France auprès des médecins ayant certifié un décès en décembre 2009. Les changements de lieux sont fréquents au cours du dernier mois. Ces parcours diffèrent selon l’âge et le sexe, les pathologies et le lieu de vie. Les transferts fréquents à l’hôpital dans les derniers moments de la vie témoignent de la difficulté pour les familles ou le personnel des maisons de retraite à gérer cette phase ultime d’aggravation de l’état de santé. Si près de deux personnes sur trois décèdent à l’hôpital, l’analyse des parcours suivis durant le dernier mois de l’existence nuance ce résultat. Ce décès est, en effet, intervenu au terme d’un séjour plus ou moins long à l’hôpital : 39.3 % des personnes décédées à l’hôpital y ont passé leurs quatre dernières semaines de vie, un tiers d’une à quatre semaines et 28% ne s’y sont rendues que dans la dernière semaine de leur vie.
Pennec S et al. Le dernier mois de l’existence : les lieux de fin de vie et de décès en France. Populations, mars 2014.
www.ined.fr/fichier/t_telechargement/66656/telechargement_fichier_fr_population2013.pennecetal.pdf, mars 2014.