Traitement modifiant le cours de la maladie : où en est-on ?

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Date de rédaction :
01 décembre 2017

La piste amyloïde n’est pas enterrée. Parmi les 30 molécules toujours en développement, l’anticorps monoclonal aducanumab (Biogen) entretient le débat sur la possibilité de modifier un jour le cours de la maladie. L’étude clinique de phase 1 [sur un nombre limité de sujets sains, pour évaluer la sécurité d’emploi du produit, son devenir dans l’organisme, son seuil de tolérance et ses effets indésirables] montre que le déclin cognitif est ralenti chez les patients traités par rapport au placebo. Le score MMSE (mini-mental state examination) est supérieur de 3.3 points (sur une échelle de 30) après 2 ans de traitement. Ces effets sont jugés « prometteurs » par Biogen, mais il est prudent d’attendre : les résultats de phase 3 [sur une large population de patients], qui diront peut-être le contraire, ne seront pas connus avant 2020. Les agences sanitaires américaine et japonaise ont donné leur accord pour faciliter la mise sur le marché si les résultats se confirment. Biogen a signé un partenariat avec le laboratoire japonais Eisai pour commercialiser la molécule. En attendant, le débat se recentre : l’objectif curatif n’est plus recherché (le traitement n’empêche pas le déclin cognitif, mais il le ralentit) ; le traitement permet de gagner du temps : qu’en faire ? Pour le Pr Alexander Kurz, de l’Université technique de Munich (Allemagne), intervenant au congrès Alzheimer Europe de Berlin, la combinaison d’un diagnostic précoce et d’un traitement plus efficace, signifie que les personnes malades passeront davantage de temps aux stades légers à modérés de la démence, et pourront peut-être échapper au stade sévère et à la perte d’autonomie. Pour répondre à leurs besoins et améliorer leur qualité de vie, les interventions psychosociales deviendront encore plus importantes qu’aujourd’hui. Cela crée de nouveaux défis et de nouvelles opportunités, déclare le psychiatre.