Traitement de cheval
Société inclusive
À l’initiative d’une infirmière passionnée d’équitation, la clinique Orpéa-Clinéa de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines) a mis en place des séances de thérapie avec le cheval pour les personnes âgées, y compris avec des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Venue d’Allemagne, Marie Sundermann a suivi la formation organisée conjointement par le Fédération nationale de thérapie avec le cheval et le département de psychomotricité du CHU Pitié-Salpêtrière de Paris. Elle a choisi de travailler avec des poneys, dans des centres accessibles aux personnes à mobilité réduite. Elle emmène deux à quatre personnes au centre équestre tous les quinze jours, en compagnie d’un chauffeur et d’un éducateur sportif. « Les premiers résultats semblent très prometteurs », écrit Philippe Zawieja, doctorant au centre de recherche sur les risques et les crises à l’École Mines-ParisTech de Paris et à la cellule de recherche d’Orpéa. « Un des patients, par exemple, est exceptionnellement capable de se souvenir de cette activité, de mémoriser la topographie du centre équestre, de s’y déplacer de façon relativement autonome et même de reconnaître les poneys par leur apparence. En revanche, il lui est en général impossible de mémoriser leur nom. Surtout, le contact avec les animaux est l’occasion d’une activité affective soutenue : les caresses et les câlins sont des moments recherchés, et la pomme offerte au poney en récompense engendre toujours une forte complicité. Pourtant, assez paradoxalement, tous les patients retenus pour ces séances se montrent assez rétifs au contact physique avec les soignants dans le cadre quotidien de la clinique et des soins. » Mais, poursuit le chercheur, « le résultat le plus visible est l’impact positif sur le bien-être des patients à distance de l’activité : leur anxiété est réduite, leur sociabilité est améliorée et ils retrouvent, pour un temps du moins, confiance en eux » : les chevaux « répondent aux besoins de proximité, de chaleur, de contact, de reconnaissance et d’autonomie des patients que la maladie d’Alzheimer met souvent à mal. Surtout, la proximité physique, sensorielle et affective avec l’animal permet aux résidents de se sentir exister de nouveau. »
Le Mensuel des maisons de retraite, mai 2013.