Tests par biomarqueurs : pour une éthique de l’incertitude

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 novembre 2010

Savoir ou ne pas savoir ? Mais savoir quoi ? Et avec quel degré de fiabilité ? Niklas Mattson et Henri Zettenberg, de l’Institut de neurosciences de l’Université de Gothenburg à Mölndal et David Brax, du service de neuroscience clinique de l’Institut Karolinska de Stockholm (Suède) mettent en garde contre les conséquences négatives d’un test erroné, alertent sur la fréquence élevée d’un diagnostic posé à tort, et en appellent à une éthique de l’incertitude. Ils précisent que les biomarqueurs issus du liquide céphalo-rachidien ont une sensibilité et une spécificité au mieux égale à 85-90% dans le diagnostic d’une maladie d’Alzheimer probable, le diagnostic clinique n’étant pas toujours confirmé à l’autopsie. Cependant, même un test précis à 90% conduit à une fréquence importante de faux diagnostics dans les cohortes de personnes présentant un déficit cognitif léger à l’inclusion, dans lesquelles la prévalence de la maladie d’Alzheimer atteint 50%. Une spécificité accrue peut être obtenue en restreignant les tests aux personnes à haut risque, porteurs par exemple du gène APOE epsilon 4. Cependant, comme environ 50% des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ne sont pas porteuses du marqueur APOE epsilon 4, une spécificité accrue du test protéique se ferait au détriment de sa sensibilité. D’autre part, la ponction lombaire peut être douloureuse. Les complications sévères sont rares, des maux de tête survenant chez 2% à 4% des personnes après ponction.

Mattson N et al. To Know or Not to Know: Ethical Issues Related to Early Diagnosis of Alzheimer’s Disease. Int J Alzheimer’s Dis 2010 (2010). Article ID 841941. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2925376/pdf/IJAD2010-841941.pdf (texte intégral).