Test sanguin

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Date de rédaction :
01 juillet 2014

Un groupe de recherche international, coordonné par le Pr Simon Lovestone, professeur de neuroscience translationnelle à l’université d’Oxford (Royaume-Uni), a mené une étude sur trois cohortes multicentriques portant au total sur 1 148 personnes dont 476 atteintes d’une maladie d’Alzheimer, 220 atteintes d’un déficit cognitif léger et 452 d’un groupe témoin, et établi une liste de dix protéines sanguines permettant d’identifier, avec une précision de 87 %, les personnes susceptibles de développer une maladie d’Alzheimer à un horizon de cinq ans. La sensibilité du test est de 85% et sa spécificité de 88%. Ces protéines plasmatiques sont fortement associées à la sévérité et à la progression de la maladie d’Alzheimer. Le test n’est pas encore disponible. Les résultats doivent être encore répliqués sur de plus grands effectifs pour tester la robustesse du test. Il faudrait au moins deux ans pour qu’il soit commercialisé. Pourquoi l’emballement médiatique autour de ce test ? La Société Alzheimer britannique rappelle que la recherche de biomarqueurs sanguins de la maladie d’Alzheimer est un sujet de recherche depuis dix ans, et décode l’effet d’annonce : « plusieurs essais cliniques de médicaments pour la maladie d’Alzheimer ont échoué. Les chercheurs pensent que cet échec est dû à un recrutement trop tardif des patients, quand la maladie est déjà trop avancée. Pour tester des médicaments plus tôt, il faut une méthode robuste pour identifier les personnes à risque de développer la maladie d’Alzheimer, idéalement avant que les symptômes n’apparaissent. Si ce test sanguin potentiel se montre efficace sur un groupe de personnes plus important, cela pourrait révolutionner la façon de mener des essais cliniques, et donner aux chercheurs de meilleures chances de trouver de nouveaux traitements efficaces. » Le Pr Bruno Vellas, du Gérontopôle de Toulouse (INSERM U558), est co-auteur de l’article.