Technologies : qui s’intéresse aux besoins des utilisateurs ? (1)

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Date de rédaction :
25 mars 2011

Pour Etienne Caniard, président de la Mutualité française, « encore trop souvent les technologies s’imposent dans le processus humain sans tenir compte des habitudes, des modes de vie et des aspirations de chacun ».  Dans un rapport remis au Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies, Robert Picard, ingénieur général des mines, pointait l’obligation d’inventer de nouveaux modes d’évaluation des technologies associant enfin aidants et personnes aidées : « sans une fonction de prise en compte des intérêts du futur bénéficiaire des technologies, et malgré les précautions prises au plan éthique, l’asservissement des solutions aux réels besoins risque de ne pas se réaliser ». Pour développer de nouvelles solutions, les industriels cherchent à se rapprocher du terrain… mais encore faut-il savoir parler aux professionnels du domicile. Encore faut-il que les structures d’aide trouvent leur intérêt dans de telles collaborations. En 2009, l’entreprise francilienne de Philippe Guillaume, qui avait développé le Mem-X, un boîtier permettant aux aidants d’enregistrer des messages vocaux pour des personnes souffrant de pertes de mémoire, s’est heurtée à un mur : plusieurs structures ont refusé de participer, ne voyant de leur point de vue qu’une perte de temps et donc un coût, sans relever les avantages potentiels pour la prise en charge des personnes. L’expérimentation s’est donc faite sans les services d’aide. Depuis, Philippe Guillaume s’est lancé dans la constitution d’un nouveau réseau Sol’age, agréé « grappe d’innovation » par la DATAR (direction à l’aménagement du territoire) en janvier 2011, afin de développer avec d’autres industriels des échantillons d’expérimentation suffisamment larges pour gagner en légitimité, avec l’appui des pouvoirs publics. Mais aucune structure d’aide à domicile n’a intégré ce nouveau réseau. 

Le Journal du Domicile et des services à la personne, mars 2011.