Technologies et maladie d'Alzheimer : intégrer les outils aux métiers
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Selon Vincent Rialle, l’évaluation de ces nouveaux outils technologiques, à partir de leur intégration réelle aux pratiques soignantes passe par le développement d’équipes multidisciplinaires et la valorisation de cette multidisciplinarité dans les parcours de carrière, toujours difficile, non seulement chez les chercheurs mais aussi et surtout chez les professionnels de santé de terrain, ceux qui sont en contact direct avec les malades et leurs familles, ceux donc qui ont « le plus de choses à dire ». C’est la condition sine qua non pour que le développement technologique ait des chances d’aboutir à des effets concrets sur l’amélioration des prises en charge au quotidien, des conditions de vie des aidants, des actes médico-sociaux, de la valorisation des métiers du grand âge (infirmière en gériatrie, gériatre, gérontologue, ergothérapeute, psychomotricien…). Sans cette intégration des nouvelles technologies par les métiers du grand âge, les « mondes parallèles » évoqués précédemment continueront à se développer : immenses difficultés du côté socio-sanitaire, excellence technique bercée par l’illusion d’être utile au malade côté technologie pour la santé. Pour Vincent Rialle, ce qui fait le plus défaut aujourd’hui, ce n’est pas tant de créer de nouveaux systèmes, qui commencent à être nombreux, que d’en évaluer avec rigueur le service rendu pour la collectivité, à partir d’une authentique intégration aux pratiques soignantes. Les calculs du rapport bénéfice/risque de ces systèmes sont particulièrement complexes étant donné le nombre de variables médicales et socio-économiques qu’ils mettent en jeu.
Actes du colloque « La maladie d’Alzheimer, un défi social ». Paris, 5 juin 2009.