Technologies de surveillance : qu’en pensent les personnes malades ?

Innovation

Date de rédaction :
18 avril 2015

Aux Pays-Bas, Alistair Niemeijer et ses collègues, du centre médical Alzheimer de l’Université libre d’Amsterdam, ont mené une étude ethnographique dans deux établissements d’hébergement pour personnes atteintes de démence ou de handicap mental, pour connaître l’expérience de ces personnes en ce qui concerne les technologies de surveillance (systèmes de localisation et vidéo-surveillance). Deux thèmes émergent : « se confronter à de nouveaux espaces (ce qui implique de déambuler, de se perdre, de déclencher une alarme, de pouvoir se retirer dans le nouvel espace) ; résister à la technologie de surveillance, les résidents se sentant stigmatisés, en manque d’accompagnement, et n’aimant pas être “observés”. » Pour les chercheurs, l’expérience des résidents est ambivalente. Cela est dû en partie à la diversité des systèmes de surveillance, chaque solution apportant ses propres connotations et des réactions propres à chaque individu. Mais surtout, au « présupposé d’un utilisateur idéal des technologies, qui s’avère très éloigné de l’utilisateur réel, qui est vulnérable par essence. Les technologies de surveillance ne peuvent contribuer à l’autonomie des résidents des maisons de retraite que si elles sont mises en place avec une approche centrée sur la personne. »

Niemeijer AR et al. The experiences of people with dementia and intellectual disabilities with surveillance technologies in residential care. Nurs Ethics 2015; 22(3): 307-320. Mai 2015. http://nej.sagepub.com/content/22/3/307.abstract.