Technologies d’assistance : surmonter les réticences des ingénieurs (1)
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L’augmentation du nombre de personnes atteintes de démence, associée à une réduction de l’aide professionnelle et à des restrictions des budgets publics, sont des facteurs incitant au développement de technologies spécifiques. Au Royaume-Uni, le département de la santé a présenté au Parlement une revue de la recherche et du développement des technologies d’assistance, préparée par des experts de la Fondation FAST (The Foundation for Assistive Technology). Deux chapitres concernent la recherche sur les technologies spécifiques du déficit cognitif et de la démence. Les technologies aujourd’hui couramment utilisées, tant au domicile qu’en institution, sont les détecteurs de chute, les piluliers, les alarmes de fumée et d’incendie, l’éclairage de nuit et les aides-mémoire. Des technologies plus avancées intègrent des détecteurs multiples et des systèmes de recueil de données permettant la surveillance de la santé, de l’activité ou du comportement. L’information recueillie peut être utilisée pour rassurer la famille, planifier les soins et l’accompagnement, ou aider la personne malade à accomplir les tâches de la vie quotidienne. Cependant, le fait que la technologie soit disponible n’est qu’un des nombreux aspects du développement de services efficaces, explique Nada Savitch, de la société d’intérêt public Innovations in Dementia, qui travaille au niveau national avec des personnes malades, des organisations partenaires et des professionnels : « de nombreux ingénieurs et chercheurs développent une technologie avant de la tester, plutôt que de commencer par le commencement, en recherchant ce dont les gens ont réellement besoin », et sont réticents à s’engager directement auprès de personnes atteintes de démence, d’une part en raison de la stigmatisation, mais aussi par leur incertitude quant à la conduite du projet, du temps et du coût de consultation. Mais une recherche technologique qui n’implique pas les utilisateurs potentiels court le risque d’aboutir à une solution incompréhensible par l’utilisateur, laquelle ne sera pas utilisée ou qui ne prendra pas en compte le déclin cognitif ou fonctionnel, et sera donc abandonnée. Les besoins des utilisateurs potentiels évoluent en effet dans le temps.
Department of Health. Research and development work relating to assistive technology 2010-2011. Juillet 2011.
www.dh.gov.uk/prod_consum_dh/groups/dh_digitalassets/documents/digitalasset/dh_127996.pdf