Tant de choses à dire. Ateliers artistiques pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, coordonné par France Alzheimer (7)

Société inclusive

Date de rédaction :
01 juillet 2014

Véronique Tat, violoncelliste et musicothérapeute diplômée, témoigne : « aller à la rencontre sonore et musicale des résidents, c’est offrir des moments d’exploration, de recherche, d’improvisation, de création à deux ou en groupe, pour susciter ou ressusciter le désir de faire, d’être à nouveau sujet de soi et non sujet de soin. Nous jouons, improvisons, interprétons ou réinterprétons à chacune de nos rencontres nos partitions préétablies, spontanées ou éphémères. Les sons, les pauses et les silences deviennent sources de communication dans le non-verbal. Il ne s’agit en aucun cas d’envahir, interpréter, induire, provoquer, soumettre, intervenir et vouloir séduire par des sonorités ou des musicalités préétablies. Être au plus près et respecter l’identité sonore de chaque personne, dans son chemin de vie, c’est lui permettre de partager, d’échanger, d’exprimer ce que, dans un premier temps, elle donne à ouïr, écouter, entendre et comprendre de sa propre temporalité à travers le sonore et le musical. Ces quatre verbes ne sont en rien un schéma de fonctionnement de l’oreille, mais un cheminement des possibles, qui mène vers les processus de création et de transformation. » Pour Pilar Garcia, chanteuse, guitariste et musicothérapeute, « tout est prétexte à mettre en scène les acteurs de musique que deviennent les patients pendant les séances » : « portée par le groupe, la personne vieillissante trouve une créativité à fleur de peau, comme si elle avait retrouvé une part des rêves de l’enfance. » La phase du chant ramène à l’histoire propre de la personne, à différentes périodes de la vie : « à l’écoute d’un air connu, d’une ritournelle populaire, les visages s’éclairent, les regards deviennent plus expressifs, les bouches s’ouvrent largement pour faire sortir les voix. Cette séance d’interprétation est comme une phase de “déshabillage”, où chacun tente d’exprimer au mieux l’époque qu’il a connue. La chanson est alors bien plus qu’une distraction. Elle a un pouvoir d’évocation. L’ambition n’est pas d’arriver à une parfaite harmonie, mais de retrouver l’élan vers le monde. »

France Alzheimer. Tant de choses à dire. Ateliers artistiques pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Paris : Le Cherche-Midi. ISBN 978-2-7491-3602-8.

www.francealzheimer.org/sites/default/files/Tant%20de%20choses%20%C3%A0%20dire_bon%20de%20souscription.pdf. Septembre 2014.