Syndrome de Diogène et protection juridique
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« L’acceptation ou la non-acceptation de l’intrusion à domicile est souvent le principal facteur limitant au maintien à domicile », explique Catherine Wong. « La mise en place d’une protection juridique est souvent indispensable pour la réalisation de ce maintien à domicile. Elle ne règle pas le problème du syndrome de Diogène, comme le croient trop souvent les travailleurs sociaux et le voisinage, mais elle permet le règlement des factures et évite ainsi les expulsions, toujours possibles dans ces circonstances. La mesure de protection permet aussi la mise en place d’aides à domicile et le débarrassement de l’appartement ». La psychiatre rappelle que « la mise en action de la mesure de protection implique le dépôt d’une requête auprès du tribunal d’instance du domicile, requête remplie par un requérant et assortie d’un certificat médical circonstancié et d’une copie intégrale de l’acte de naissance. Depuis la loi de 2007, le requérant peut être un membre de la famille, quel que soit son degré de parenté, une personne entretenant avec le majeur des relations étroites et stables (un voisin par exemple ou le porteur de panier) un conjoint ou un concubin. En l’absence de famille identifiée et/ou de voisin conciliant acceptant de faire les démarches et de payer le médecin expert (160 euros), les services sociaux sont amenés à faire un signalement auprès du procureur de la République pour demander l’ouverture de cette mesure de protection, puisqu’ils ne sont plus habilités à demander eux-mêmes l’ouverture d’une mesure auprès du juge des tutelles ».
Wong C et al. Le syndrome de Diogène : description clinique et conduite à tenir. Neurologie Psychiatrie Gériatrie 2013 ; 13(73) : 51-60. Février 2013. www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1627483012001468.