Survie : facteurs de pronostic
Recherche
« La maladie d’Alzheimer est une maladie terminale », écrit le Pr Henry Brodaty, coordonnateur du centre collaborateur de recherche sur la démence de l’Université de Nouvelle-Galles-du-Sud (Australie). « Mais si l’on connaît divers facteurs prédictifs de la mortalité, la recherche a encore peu abordé comment les changements des symptômes des personnes malades au cours du temps pourraient être prédictifs de la survie. Dans une étude portant sur mille personnes consultant dans neuf centres mémoire australiens, 57% des personnes atteintes de démence sont décédées après huit ans de suivi. L’aggravation de la démence et l’augmentation de l’incapacité fonctionnelle au cours du temps sont des facteurs prédictifs de la mortalité. Le risque de mortalité est majoré chez les personnes prenant des médicaments antipsychotiques.
Les registres nationaux sont-ils précis pour évaluer la part de la démence dans les causes de décès ? Au Royaume-Uni, Gayan Perera et ses collègues, de l’Institut de psychiatrie et du département des soins palliatifs du King’s College de Londres, ont mesuré la fréquence de la démence cliniquement diagnostiquée dans les causes de décès de sept mille personnes entre 2006 et 2013. Cette fréquence est passée de 40% à 63% durant cette période. La mention de la démence est plus fréquente lorsque les personnes sont plus âgées, ou lorsqu’elles décèdent en maison de retraite ou à l’hôpital. Pour les auteurs, les données de mortalité continuent à sous-estimer l’importance de la démence. Des biais potentiels doivent être pris en compte lorsqu’on interprète des données de mortalité.
Connors MH. Predictors of Mortality in Dementia: The PRIME Study. J Alzheimers Dis, 12 avril 2016. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27079702. Perera G et al. Reporting of clinically diagnosed dementia on death certificates: retrospective cohort study. Age Ageing, 4 mai 2016. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27146301.