Suicide médicalement assisté

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 décembre 2010

En Allemagne, le suicide assisté est encadré par le droit criminel et désapprouvé par les instances professionnelles. Un médecin qui voudrait aider une personne atteinte de démence à se suicider doit être absolument certain que la maladie n’interfère pas avec la capacité de prise de décision de la personne malade. Pour un malade jeune, le motif de la demande n’est habituellement pas la souffrance, mais ses attentes négatives concernant son avenir. Si l’offre de soins palliatifs est suffisante, le temps de progression de la maladie n’implique pas la notion de souffrance insupportable qui justifierait un suicide assisté, selon Hans Lauter, ancien chef de service de psychiatrie à l’Université technique de Munich. Néanmoins, certaines circonstances, comme par exemple la valeur qu’un individu attribue à son intégrité ou à l’unité narrative de sa vie, pourraient éventuellement fournir une justification pour l’assistance à la fin de vie volontaire (life termination). Pour Hans Lauter, un médecin qui aide une personne démente à accomplir un acte suicidaire ne viole pas nécessairement les principes essentiels de l’éthique médicale. Cependant, en considérant spécialement les conséquences sociétales potentielles du suicide médicalement assisté dans le cas de la démence, l’attitude de rejet des autorités médicales contre ce type d’acte devrait être considérée comme bien fondé et légitime.

Lauter H. Physician-assisted suicide in dementia ? Nervenarzt 2010, 14 novembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21076806 (article en allemand).