Stimulation affective (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Lorsque l’on vit dans le « monde Alzheimer », en tant qu’aidant, bénévole ou professionnel, il n’est pas étonnant de voir un homme comme Henry Dryer, dans le documentaire Alive Inside, se mettre à chantonner, à répondre à des questions et à évoquer sa jeunesse après avoir écouté de la musique. Même à un stade très évolué, des malades à première vue privés de la capacité de communiquer, vont, lors d’une situation affectivement stimulante, faire acte de présence, et être capables d’une réponse verbale totalement adaptée », explique Catherine Ollivet, de France Alzheimer 93, sur le site Internet participatif du Nouvel Observateur. « La stimulation affective déclenchée par un événement extérieur ne dure pas longtemps. C’est pour cela que je conseille aux familles de multiplier les visites brèves, plutôt que de venir peu mais de rester à chaque fois quatre heures. Même si le malade ne se souvient plus de votre prénom, à votre arrivée, ses yeux s’éclaireront, son visage changera. Mais ce moment de réaction sera bref, car il n’a plus la capacité de se concentrer très longtemps. Il retrouvera rapidement cet état d’absence, de non-envie, de non-capacité à communiquer. La personne atteinte de la maladie d’Alzheimer n’est pas un arbre mort dans un fauteuil. Je m’interroge toujours sur l’utilisation du terme « mort neuronale » : on voit à travers ces exemples qu’il y a des moments où « ça remarche », où ils sont bien vivants et présents. Parfois, même lors des dernières heures de leur existence, ils prononcent trois ou quatre mots parfaitement clairs et adaptés.
Même si, plus la maladie évolue plus c’est subtil, on reste capable de déclencher chez eux l’envie de communiquer et la capacité de concentration pour le faire ».