Stigmatisation : représentations médicales

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
18 mars 2015

Une étude menée par Dianne Gove, directrice de projets à Alzheimer Europe, a interrogé vingt-trois médecins généralistes anglais sur leurs perceptions de la démence et la stigmatisation des personnes malades. Trois thèmes émergent : « saisir le sens de la démence, relier les perceptions de la démence à soi-même et envisager les conséquences de la démence. » Pour les auteurs, les perceptions de la démence sont associées à la propre anxiété existentielle des médecins, et la stigmatisation empêche encore un diagnostic en temps opportun. Il existe une discrimination structurelle au sein du service de santé : le manque de temps consacré aux patients et un manque de formation.

En Australie, Bruce Walmsley et Lynn McCormack, de l’Université de Newcastle à Callaghan, ont interrogé sept médecins expérimentés, qui interprètent la stigmatisation comme « une minimisation enracinée des soins aux personnes âgées et du personnel, dont témoigne une faible rémunération et un faible niveau de formation ». Les médecins se sentent « invalidés par leurs pairs, en particulier lorsqu’ils tentent de résoudre des difficultés professionnelles et morales dans l’aide et les soins aux personnes atteintes de démence. Ces difficultés se présentent souvent dans un contexte de soins personnalisés, qui sont contraints par le modèle médical. Paradoxalement, cette invalidation externe a motivé, chez les médecins interrogés, une recherche pour redéfinir l’identité et l’intégrité morale. »

Gove D et al. Stigma and GPs’ perceptions of dementia. Aging Ment Health, 13 mars 2015. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25765096. Walmsley BD et McCormack L. Stigma, the medical model and dementia care: Psychological growth in senior health professionals through moral and professional integrity. Dementia (London), 12 mars 2015. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25770129.