Statut juridique de la personne malade placée en établissement (2)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 mars 2011

Pour Benjamin Pitcho, « la coordination de tous les intervenants doit être améliorée. Non seulement il convient de favoriser la collégialité du travail des professionnels de santé, mais il faut concomitamment assurer la promotion des réseaux déjà présents. Autour de la personne malade, et pour son unique bénéfice, un cercle d’intervenants de tous secteurs professionnels comme de son entourage personnel doit être constitué. Cette coopération impose cependant de préciser le statut du proche et faciliter la communication d’informations confidentielles. La difficile qualification du proche – jusqu’au voisin d’un malade dépourvu d’attaches familiales régulières – n’interdit en effet nullement la participation de ces personnes à la prise en charge pourvu que l’intérêt du malade soit favorisé. Le fonctionnement de ce réseau modulable ne saurait de plus en aucun cas être obéré par une lecture rigoriste et vétilleuse des dispositifs applicables au secret professionnel ».

Pour Benjamin Pitcho, « cette prise en charge coordonnée doit rester organisée dans le respect des vœux de la personne. Il est apparu au groupe que l’exigence du respect du consentement du malade demeurait aussi illusoire qu’incantatoire. Lui substituer la notion, à définir précisément, d’assentiment aux soins permet de rappeler l’indispensable attachement à l’avis de la personne elle-même, qui doit impérativement être recueilli préalablement à la réalisation d’un acte. Il offre surtout la possibilité de tempérer la rigueur du principe affiché qui, n’étant plus opérationnel, provoque davantage de souffrance qu’il assure de respect. Cet assentiment témoigne ainsi de l’indispensable respect de l’humanité de la personne malade et de la valeur accordée à sa volonté, tout en reconnaissant la dégradation de sa volition et de sa cognition. Seule l’existence d’un réseau constitué efficacement dans l’intérêt du malade, réseau qui admettrait la particularité de l’expression de sa volonté, pourrait garantir le respect de la dignité de la personne malade ». 

EREMA. Statut juridique de la personne atteinte par la maladie d’Alzheimer placée en établissement. Workshop du 8 décembre 2010. www.espace-ethique-alzheimer.org, mars 2011.