Spiritualité, citoyenneté et respect des choix (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
C’est la personne malade qui, « même sans pouvoir l’exprimer, a le plus besoin de présences : amour des siens, sollicitude des professionnels, besoin de toute présence humaine, mais bien plus encore, de toute sorte de présences perçues, imaginées, rêvées, espérées… dans un état de réceptivité intérieure ». L’Homme peut-il se définir dans une quadruple dimension biologique, psychologique, sociale ET spirituelle ? La spiritualité serait-elle le rapport à l’autre, Dieu ou un autre être humain, la rencontre de deux esprits, de deux mémoires qui interagissent ? », interroge le groupe. Culturellement, la notion de spiritualité est étroitement liée au seul fait religieux. Le « principe de laïcité apparaît mal compris donc mal appliqué. « Si la spiritualité est une dimension de l’Homme qui ne peut s’appuyer sur des preuves, encore moins sur des protocoles, elle peut s’accompagner et donc se vivre avec de bonnes pratiques. Toute relation à l’autre est une prise de risque du fait d’une éventuelle interprétation hâtive à partir d’une projection personnelle. Très vite, nous mélangeons les notions de spiritualité et de religion, de laïcité et de prosélytisme, Ces choix peuvent entraîner des erreurs parfois évitables, toujours corrigibles par une réflexion collégiale, et prendre ce « risque » c’est vivre ! », précise le groupe, pour qui il est très important de ne pas relier systématiquement le terme de spiritualité à celui de religion : la religion est un aspect parmi beaucoup d’autres de la spiritualité. Chaque être humain est doté d’une dimension spirituelle, même s’il n’a pas de religion, même s’il est athée ; la spiritualité est propre à chacun, la religion est partagée par un groupe. Sept besoins spirituels peuvent être identifiés chez toute personne vulnérable, fragilisée par la maladie et la souffrance : le besoin d’être reconnu comme une personne ; le besoin de relire sa vie ; la quête de sens ; le besoin de se libérer de regrets du passé, d’une culpabilité, qui peuvent être un obstacle à vivre positivement le moment présent ; le désir de réconciliation ; le besoin de placer sa vie dans un au-delà de soi-même « enfermé » par la maladie et la souffrance ; le besoin d’une continuité, d’un au-delà.
Groupe Éthique et Société : Vieillesse et Vulnérabilités. Espace Éthique AP-HP. Faire vivre la charte Alzheimer et Société : « Alzheimer et spiritualité ». Octobre 2012. www.espace-ethique-alzheimer.org/encarts_details.php?n=262&e=3(texte intégral).