Spiritualité, citoyenneté et respect des choix (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
27 octobre 2012

Dans une unité de soins de longue durée (USLD), des aides-soignantes ont donné un repas sans porc à un patient marocain. Son épouse est indignée : « Mais mon mari n’a jamais été musulman de sa vie, c’est une honte, c’est une discrimination par ses origines ! ». Les professionnelles se défendent devant l’équipe : « Nous avons cru bien faire, c’est vrai, ce n’était marqué nulle part mais on s’est dit que c’était plus respectueux, c’est notre initiative, vous (l’encadrement, le médecin, la psychologue…) nous dites tout le temps qu’il faut en prendre, des initiatives pour le bien-être et le respect des patients ; puisque c’est ça, on ne fera plus rien »… La charte Alzheimer Éthique et Société 2011 affirme, dans son article 5 intitulé « Respecter la citoyenneté de la personne malade», le droit de cette dernière à participer aux engagements religieux, philosophiques et politiques de son choix et l’obligation pour les soignants de respecter ses choix, quelles que soient leurs croyances et références personnelles. « Dans notre société moderne aux valeurs métaphysiques amoindries, ce droit de chacun, y compris pour les personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, à vivre des expériences émotionnelles et spirituelles, désoriente les professionnels et les familles, et interroge notre capacité à reconnaître toutes les formes de ce droit fondamental de la citoyenneté », écrit le groupe thématique Alzheimer et spiritualité de l’Espace éthique de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris.

Groupe Éthique et Société : Vieillesse et Vulnérabilités. Espace Éthique AP-HP. Faire vivre la charte Alzheimer et Société : « Alzheimer et spiritualité ». Octobre 2012. www.espace-ethique-alzheimer.org/encarts_details.php?n=262&e=3(texte intégral).